samedi 2 mai 2015

La vérité sur l'affaire Harry Quebert, Joël Dicker

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Une enquête bien construite mais qui ne m’a pas transportée

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Marcus Goldman est un écrivain à succès. Son premier roman, un best-seller lui a permis de décrocher un contrat en or. Le souci, c’est que ledit contrat l’oblige à produire cette année un nouveau grand succès très attendu. Mais l’inspiration est un oiseau rebelle que rien ne peut apprivoiser. Il croit la tenir dans son grand appartement new-yorkais, elle l’évite. Alors il recontacte son ami et ancien professeur de fac Harry Quebert qui l’invite à se mettre au vert chez lui, à Aurora dans le New Hampshire.

Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est que des jardiniers venus planter des hortensias dans le jardin de son ami déterreraient une adolescente disparue quinze ans plus tôt dans des circonstances mystérieuses. Et quand tout accuse son ami du meurtre, Marcus croit mordicus à son innocence. Et quand Harry se retrouve en prison, Marcus enquête. Et quand tout le pays s’intéresse au mystère de l’adolescente assassinée il y a quinze ans à Aurora, il commence son livre tant attendu.


Mon avis sur ce livre est difficile à exprimer. D’un côté j’ai trouvé l’intrigue beaucoup trop complexe, nébuleuse par moments. L’auteur suit des pistes qui viennent de nulle part au lieu d’orienter son enquête en fonction des indices. Les allers-retours entre le passé et le présent sont constants, si bien que parfois, l’on s’y perd.

En même temps, justement, il s’agit d’un roman très riche aux nombreux rebondissements qui sert aussi de support à une critique intéressante de la société américaine. D’abord celle des années 1970 entre racisme et antisémitisme latent et cellules familiales en mutation. Et aussi celle de la société contemporaine, des relations tarifées et déséquilibrées entre auteurs et éditeurs au diktat de l’opinion publique.


En bref, le roman est riche, bien écrit et peut être lu sous plusieurs angles : de l’histoire vive et distrayante à la critique sociétale un rien cynique. Pour autant, je ne suis pas sûre de ne pas l’avoir oublié d’ici quelques mois...


Au fil des pages :

"Mais [ce] n'était évidemment qu'une tentative de fuite et, deux mille ans avant moi, le philosophe Sénèque avait déjà expérimenté cette pénible situation : où que vous fuyiez, vos problèmes s'invitent dans vos bagages et vous suivent partout."
"Vous savez ce qu'est un éditeur ? C'est un écrivain raté dont le papa avait suffisamment de fric pour qu'il puisse d'approprier le talent des autres."
"Et si Quebert était un Juif ? Quelle horreur  Peut-être même un juif socialiste ! Elle regretta que les Juifs puissent être blancs de peau parce que cela les rendait invisibles. Au moins les Noirs avaient l'honnêteté d'être noirs, pour qu'on puisse les identifier clairement. Mais les Juifs étaient sournois."
"L'amour, l'amour, toujours l'amour ! Mais l'amour, ça ne veut rien dire, Goldman ! L'amour, c'est une combine que les hommes ont inventée pour ne pas avoir à faire leur lessive !"

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois chez Bianca

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